J'immerge. Une chaleur incroyable me tient en otage dans mon précieux lit. Je me tourne et me retourne sous ma couette moelleuse, je ne sortirais pas de ce lit de si tôt. Rien ne pourra me faire sortir de mon cocon si confortable. Vraiment rien. Tout à coup, un bruit, un bruit improbable vient tout gâcher. *Brrrrrr* Je regarde par la fenêtre, le ciel est bleu et vraiment dégagé. Pas de signe d'orage dans le coin. *Brrrrr* Je plaque mes mains sur mon ventre, qui est bien le responsable de ce bruit qui est venu gâcher mon sommeil. Je décide de me lever avant que mon estomac ne crie une troisième fois. J'abandonne ma couette avec regret pour me trainer vers la cuisine. Ouvrant le frigo, je découvre avec stupéfaction qu'il n'y a rien. Rien. A part si vous voulez vous nourrir d'un vieux pot de cornichons ou manger une croute de gruyère périmé. Beurk. J'ai tellement faim, je crois bien que je vais manger dehors ce midi.

Je mit alors en vitesse un grand tee shirt rayé et enfilai un jean slim accompagnés de mes bottes de motardes, celles qui font "bling bling" quand je marche, et mon éternelle veste en cuir, qui a de petits clous sur les épaules. J'optai pour un maquillage léger, histoire que les gens ne me prennent pas pour une fille qui se prend elle même pour une sorte de rock star, genre maquillage noir noir noir, bottes de motarde et veste en cuir. Une poudre légère sur mon visage, une couche de mascara et c'est parti. Allons acheter quelque chose d'appétissant.

Le premier resto que je croise n'est pas vraiment un resto, c'est un fast food. Et je n'ai vraiment pas envie de manger de cochonneries qui ne bourre qu'une petite heure ce midi. Je passe devant un petit traiteur chinois, même si j'aurais tout donné pour des sushis, j'entre, car c'est plutôt mon estomac qui me conduit. Je suis derrière une fille qui n'a pas l'air vraiment décidée de sa commande. J'ai vraiment trop faim. Je décide de la presser un peu.

« Je vous conseille les nouilles qui sont là. » lui dis-je.

Il était 7 heures du matin quand je me suis levé pour aller au nouveau petit boulot que j’avais dégoter en passant à la boulangerie pour m’acheter un croissant et du pain, et en regardant le petit panneau où toutes les boîtes mettent une petite étiquette signifiant qu’ils recherchent un employé. Aujourd’hui, je mettais rendu dans une librairie, mais alors, une immense librairie. J’avais entendu dire que le patron était super sympa, alors tant mieux. J’entrai dans le la boutique de mon nouveau job. La librairie était plutôt pas mal, et puisque j’aime lire, je venais souvent ici pour m’acheter de quoi me régaler pour la semaine. Je fis un signe de la tête au patron qui se trouvait derrière la caisse, qui encaissait deux livres d’une jeune femme. Il m’avait donné comme mission de ranger les livres que les clients avaient pu déranger pendant cette semaine.
Il était déjà midi quand mon patron m’accorda une pause d’environ une heure et demi. Je sorti alors de la librairie et cherchais dans la rue bondée de restaurants où je pourrais manger sans trop dépenser d’argent. Je vis alors un restaurant chinois pas trop chère et me dirigea vers celui-ci. Cela faisait une éternité que je n’avais pas mangée chinois donc je ne savais pas trop quoi prendre. Après une trentaine de seconde, une voix féminine raisonna dans mon oreille.

« Je vous conseille les nouilles qui sont là. » disait-elle.

Je me retournai précipitamment et vis une jeune femme, pas plus grande que moi, mais avec un style assez … original. Malheureusement, après sa tentative, et son conseil, je détestais les nouilles, je lui fis un sourire, puis me tourna vers la vitrine où derrière étaient les plats. Je montrai le plat de riz cantonnais du doigt, le serveur me servie de suite, paya et alla m’asseoir à une table, la seule table où il restait de la place.

La fille se retourna rapidement, comme prise d'un sursaut. Elle avait l'air de pas très bien comprendre ce que je faisais là, en me lançant un regard étonné. Peut-être que c'était mon look d'aujourd'hui. J'avais envie de lui dire que je ne m'habillais pas comme ça tous les jours, mais elle aurait été encore plus étonnée que je dise ça. Elle me fit un sourire, puis se retourna encore une fois vers le comptoir. Elle prit une portion de riz cantonnais. Génial mon conseil, il avait vraiment servi. Je me sentais un peu nulle, quand la fille se retourna avec son plateau et alla s'asseoir. Elle avait des cheveux bruns, mais quand on regardait attentivement, elle avait des reflets roux, ou auburn. Ca dépend dans quel sens vous regardez. Elle était à peine plus grande que moi, mais paraissait un peu plus jeune. Elle avait une moue boudeuse, sauf quand elle m'avait fait l'honneur de son sourire. Que je lui avais bien entendu rendu.

Le serveur m'appelait. "mademoiselle!" disait-il avec un accent chinois. Oui, oui, elle arrive mademoiselle. Je ne réfléchit pas trop longtemps, et demanda une portion de nouilles au poulet, des raviolis aux crevettes à la vapeur, et une canette de bière, chinoise, il n'y avait que ça. Il me servit le tout, me demanda si je préférais sur place ou à emporter, "sur place s'il vous plait" chauffé ou non, enfin bref. Je paye, prend mon plateau à deux mains, et balaye la salle des yeux. Et merde, j'aurais du prendre à emporter. Il n'y avait plus de place, à part une petite place à côté de la brune-rousse boudeuse, qui avait refusé mes nouilles. Je respirai un coup et demanda avec toute la politesse possible si je pouvais m'asseoir auprès d'elle. C'est vrai quoi, j'allais pas manger par terre..

Ce riz cantonnais était excellent, le meilleure que je n’avais jamais mangé ici, même si je suis ici que depuis deux mois, je mangeais souvent chinois dans pleins de restaurant différents. Le riz que tous ses traiteurs chinois était toujours fade et sans gouts, les petits pois qui étaient dedans n’avaient pas non plus de goût. Je le dégustais avec passion, oui, je sais, c’est un peu beaucoup pour du riz, mais pour me comprendre, il fallait le goûter ce riz ! Heureusement que je n’avais pas écouté l’autre brune, parce que les nouilles n’avaient pas l’air très bonnes. Je la voyais payer et quand elle regarda la salle en balayant les yeux et là je me rappelai qu’aucune autres tables étaient libres, je soupirai. Non, je ne voulais pas faire ma rebelle insociable, c’est juste que le look de la fille me donnait pas tellement confiance. Les looks « rockeuses » et tout ça … ça m’inspirai pas trop confiance. Même si j’écoutais du rock, je ne m’habillai pas d’une façon pour qu’on me remarque, la simplicité avant tout. Simplicité ne voulait pas dire que je ne portais toujours qu’un jean et un tee-shirt simple avec des chaussures, et c’est tout, non, juste que je n’avais pas de style spécial. Elle avança vers moi, et elle me demanda si elle pouvait s’asseoir à côté de moi, par pur politesse je lui fis un signe de la tête voulant dire oui, et même si j’aurais refusé, elle se serait assise, je connais ce genre de fille, ces filles qui vous tuerait pour une place de parking. Peut-être que j’abuse, oui, un peu, voir un peu beaucoup. Je regardais mon riz en le mangeant, je ne voulais pas la regarder dans les yeux, elle me faisait un peu peur, même très peur. J’espère qu’elle n’avait pas de batte de baseball à côté d’elle, oh mon dieu. Je pris mon courage entre mes mains, « Tu t’appelles comment au faite ? Moi c’est September. » Lui dis-je en rajoutant un sourire, un de mes plus beaux. Non, je n’essayais pas de la draguer, je n’étais pas bourrée, ni aussi folle, et puis quoi encore … ? Elle n’était pas moche, mais j’étais hétéro, et en aucuns cas les femmes m’attiraient. Je ne pensais j’aimais draguer une femme, et ça ne se réalisera jamais, encore heureux. Enfin bref, tout ça pour dire que j’attendais la réponse de la brune, à part si elle ne voulait que me fracassait la tête. Je replongeai dans mon riz, la regarder dans les yeux, très mauvais, mauvais, mauvais ! Quelle idée ! Si ça se trouve, cette femme était tout ce qu’il y avait de normale, excepté son look, bien sure. Son look, ah, si seulement un jour je m’habillerais comme ça, ça voudrait plutôt dire que j’aurais entièrement confiance en moi, mais c’est tout le contraire … Enfin je crois, j’en suis même sure. Je ne suis pas normale, toute femme normale aurait confiance en elle, pas moi, et bien non, pas moi … cette fille m’impressionnait finalement, c’est vrai, porter ses trucs en public, elle devait avoir du courage, me foutant des regards des gens, elle, elle ne devait pas tellement, sinon elle ne se maquillerait pas autant, c’est vrai que je me maquillais, mais très peu, voir très très très peu. C’était rare que je me maquille un peu beaucoup, voir très rare. Même si ça m’étaient la plus belle chose que j’avais en valeur –mes yeux-, je n’étais pas habituée à me maquiller une tonne. Par contre, cette femme avait plutôt un beau sourire, de belles dents, très belles. J’avais l’impression de la connaitre, comme si je la voyais tous les jours, mais j’aurais jamais pu m’en souvenir vu le nombre de gens que je croise tous les jours, dans les rues, ou dans l’immeuble, des centaines, des milliers. L’immeuble était plutôt grand, alors j’en voyais des gens. Et comme je n’avais pas vraiment d’amis, tous ces gens étaient inconnus. La plupart avaient l’air gentil, et l’autre, plutôt malveillant. Et cette femme, j’aurais mis ma main à coupé que je l’avais déjà vu, et que j’avais déjà fais toutes ses remarques sur son look et sur son physique. Grr, quelle imbécile je suis. Mais attend … Oh, mais, je n’avais pas pris de boisson, quelle imbécile puissance deux. D’un coup, je me levai et parti faire la queue, en réalité il n’y avait qu’une femme qui venait de sortir sa carte bleue. Elle parti du restaurant et je commandai une boisson à la mangue chinoise, la seule boisson que je n’avais pas goutée. La mangue qui ne se mariait pas très bien –pas du tout- avec du riz cantonnais, mais bon, la folie pimentée mes journée, youpi ! Je me rassis à l’autre bout de la table où était rock’n’roll girl. « Hé ! T’as vu que Kings of Leon faisait un concert à Melbourne ? Je ne sais pas si t’aimes … Mais bon, il faut que j’aille les voir. T’es déjà allé à un concert au faite ? » C’est sortie tout seul, désolée. Je venais surement de me taper la honte de ma vie, alors je replongeai dans mon riz, étant toute rouge, je devais cacher ça, même si je me fichais de sa réaction, juste une histoire d’habitude. Et que si je la revoyais, et qu’elle disait à tout le monde que j’étais une idiote, je n’aurais jamais d’amies, et ça, ça craint. Je voulais des amies, et peut-être que cette femme, pouvait en être une, ou pas. Si je commençais à avoir des ennemis ça aller mal aller pour toi September, c’est moi qui te le dis ! oh mon dieu, je deviens folle.

Après lui avoir demandé comment s’appelait elle, rock girl me répondit juste son prénom, Lexie. C’est un beau nom. Elle, elle avait de la chance, sa mère n’avait pas eu le cerveau en bouilli le jour de l’accouchement, et lui avait donné un vrai nom. « September », le nom d’un mois. Il me semble que c’est la première chose qu’elle avait entendu. « Mais ce bébé était prévu pour Septembre ! » avait dit mon père, et c’est là que ma mère s’écria « September ! », je pense qu’elle était bourrée. Grr. J’aurais bien aimé avoir un prénom normale. Jenny, Sophia, ou n’importe quel autre prénom. September, je trouvais ça stupide et moche. Quand je me présente, j’ai toujours le droit au « mais vous n’êtes pas née en Septembre ? » Puis, je lui avais posé la question au sujet de KOF, un des mes groupes préférés. Elle fit un signe de la tête disant non et ajouta « Je connais pas Kings Of Leon, mais ça me dit vaguement quelque chose. Depuis que j'suis à Melbourne, je suis allée à aucun concert... Tu vas y aller?. » Je lui fis un signe de la tête, pour signifié que je comprenais, puis répondit à sa question. « Bien sure que j’y vais, je ne me permettrais jamais de rater ça … Enfin, si je le peux, les places de concert ça coûte assez cher, et vu mon salaire, j’en sais rien… » Je haussai les épaules et souris. J’étais assez inquiète, j’avais peur de ne pas pouvoir acheter la place de concert. Je me souviens de mon premier concert. Premier rang, j’étais gamine, mais mon idole était devant moi, je criais comme pas possible, le sourire qui était mien en ce moment restera à jamais graver dans ma tête, enfin je l’espère. Mon père était tout content de m’y avoir amené. Maintenant j’ai plutôt honte de la « star » que je suis allée voir. Après, je suis allé à pleins de concerts différents environ une dizaine. Mon rêve est d’être journaliste. Et le photographie me passionne aussi. Faire des articles avec mes textes et mes photographies, le rêve. Aux concerts, je faisais des centaines de photos –quand on le pouvait-. Si seulement j’étais sure de pouvoir aller les voir, je sauterais de joie à longueur de journée. Je venais de finir mon riz, je soupirai et m’attaqua à la boisson, je bu une gorgée, et posa la canette sur la table. Ne sachant plus quoi dire pour alimenter la conversation avec la jeune femme, je soupirai une nouvelle fois, et lui reposa une question, « Où travailles-tu ? Je sais que la curiosité est un mauvais défaut, mais je me posais la question, alors voilà. » Pfiou. Je n’étais pas mes oignons, je le sais, mais je n’y peux rien, quand quelque chose me passe dans le cerveau, ça sort tout seul, c’est automatique, enfin presque. Je lui souris, et rajouta, « Moi je travaille à la librairie d’à côté, un job qui durera que quelques semaines vu le caractère du patron qui me casse les pieds tout la journée … » je lâchai un rire, puis repris mon calme deux secondes plus tard. C’était pas facile d’être moi, vu que je n’étais pas si marrante que ça et la honte était attirée par moi, donc logiquement je n’avais pas une très bonne réputation. En fait, personne ne me connaissait, alors je n’avais pas de réputation. Appart peut-être « la fille inconnue de tous », ouaah. C’était à peine si j’arrivais à prononcer une phrase sans devenir plus rouge qu’une tomate.
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Elle m’apprit qu’elle était danseuse dans un club, j’ouvris les grands yeux .Si elle était une des danseuses du club qui était en dessous de l’immeuble où j’habitais j’aurais juré faire un meurtre en pleine foule. Je n’arrivais pas à dormir la nuit et j’avais souvent de grosses cernes violettes à cause de ce club, et elle, elle faisait parti des filles qui le faisaient vivre. God. Si je ne pète pas un câble de suite, je le ferais demain, je jurerais la trouvé habitante de l’immeuble, mais elle a plutôt une gueule à aimer ce style de musique, electro-pop. Toutes ses conneries de ma génération. « Oh, et ce n’est pas trop dur, enfin … tu dois en voir des mecs bourrés ! Moi, ça me fait drôlement peur, tu ne connais rien de leur réaction, à ta place, j’aurais vachement peur… » Être danseuse dans un club, ça me frustrerait, enfin, personnellement, tu n’es pas obligé de savoir danser comme une folle, mais j’aurais peur de me montrer comme ça … même si le club propose pleins de postes, et que je suis en recherche de travail, je n’irais jamais mettre un pied là bas. Je n’y suis même jamais allé, qu’est ce que je pourrais bien faire là bas, appart me bourrer, ce que je fais très rarement vu ce que je deviens une fois ivre. La dernière fois que je l’étais je me suis retrouvé sur le canapé d’une famille roumaine, vous voyez le désastre. Depuis je ne touche plus d’alcool, ou peu. « Mais sinon tu gagnes bien ta vie ? » c’était une question un peu idiote, c’est vrai qu’elle n’a pas l’air pauvre, mais je ne m’attends pas à une milliardaire qui nage dans le bonheur grâce à son travail de danseuse dans un club. Limite, elle pourrait vivre avec de très beaux meubles et une garde-robe de malade qui a couté la peau du cul. .